Zwölferkogel

30 nov. 2018

Zwölferkogel (2988m) - Plan B

Massif: Stubaier Alpen (A)

Accès: WInterthur -> St Gallen -> Bludenz -> Arlbergtunnel -> Imst -> prendre direction Oetztal direction Küthai -> se garer au lac de rétention juste avant d'arriver à Küthai

Topo:

https://www.bergsteigen.com/touren/eisklettern/plan-b-zwoelferkogel-nordwand/

https://www.gipfelbuch.ch/gipfelbuch/detail/id/98208/Nordwand/Zwoelferkogel

Difficulté: TD- / 800m / III / 4 / M4/5 (rencontrées par les ouvreurs)

plutot TD- / III / 3 / M4 en ce moment. Ca reste quand même bien sévère. Long et soutenu

Intérêt: ***(*)

29/11/2018 - ULTIMO... Certainement la sortie de l'année...

Matériel emmené:

- 8 broches ( 2 courtes, 4 moyennes, 2 longues)

- friends: du Camolot bleu au Camalot jaune

- un jeu de coinceurs

- 5 pitons

Et j'ai tout mis !!!

Le tube du moment: des retours sur camptocamp et gipfelbuch, et certainement sur d'autres reseaux sociaux

https://www.camptocamp.org/outings/1057722/fr/zwolferkogel-plan-b

https://www.gipfelbuch.ch/gipfelbuch/detail/id/98057/Nordwand/Zwoelferkogel

Le topo fait certes un peu peur, ca semble baston, mais deux compte rendus sur Gipfelbuch finissent par me convaincre d'aller tenter le coup: le premier dit que c'est du "Stapfengelände", traduire ca par un couloir de neige, le second a fait le couloir en solo.

Les indices sont au vert: ca fait bien 3 mois que je n'ai plus de symptome de tique ou de mononucleose, le genou ne fait pas trop caprice, et j'ai la motiv' au top vu que ca fait un moment que j'ai pas fait de gros truc

Stubai, c'est pas la porte a coté, mais quand on aime, on ne compte pas les kilometres. Et finalement, c'est "juste" 3heures de bagnole alors qu'il m'en faut une demi heure de plus pour aller à Cham

Aussi faut il ajouter qu'on ne trouve aucune info sur ce genre de voies en Suisse. Bizarrement, c'est bien à la mode en France, en Autriche, en Bavière avec moults topos mais que dalle en Suisse (ou tout au mieux au compte goutte). A mon avis, c'est vraiment un problème culturel car je suis sur qu'il y a moyen de denicher des voies d'envergure chez les Helvetes sans forceement avoir les yeux rivés sur le Matterhorn ou l'Eiger

Je retrouve Eva a Imst a 6h, en route direction Küthai. On fignole les sacs et on décolle à 7h. Une belle cascade sur 3 longueurs en 3 max, puis une pente de neige de 100/150m permettent d'accéder à la face proprement dite. Jusque là, je me dis que le compte rendu sur Gipfelbuch semble réaliste.

A partir de là ca se complique, une petite goulotte puis au loin, un premier pas de mixte, 20m au dessus de la derniere broche. Je plante mon premier piton histoire d'asssurer le coup. Piton et friends pour faire office de relais. La rampe au dessus est de toute beauté mais aussi complètement mixte. Ca vaut bien M4 et ca grimpe sur 40m. Au relais, je trouve l'unique piton de la voie, bien rouillé et peu utilisable. Je commence vriament à me dire que le compte rendu de Gipfelbuch est une "fake news". Les 4 longueurs suivantes sont aussi ponctuées de passages mixtes pas piqués des vers. On voit enfin une pente de neige sur une centaine de metres, on pense qu'on a enfin trouvé notre "Stapfengelände". Pas de bol, on est encore loin d''etre sorti et au petit collet nous attend une rampe d'environ un metre de large surplombé par du rocher bien pourri.

Pour etre franc, au bout d'un moment, on fonctionne plus par automatisme que par reflection. On sait que le temps ne joue pas en notre faveur et que le 29 novembre est bien loin du 24 juin...

On finit par sortir sur l'arete a 17h. Un bout chocolat, une tasse de thé et on entame la descente sur l'arête nord

Une autre course commence... de nuit. Bien enneigé avec des pas de desescalade, concentration maximale exigée. La soupape s'ouvre enfin lorsque on atteint les pistes de ski

Une demi heure plus tard, soit à 21h, on rejoint la voiture. 14h après l'avoir quittée

Autant dire: une grande face - presque clean - un seul piton dans toute la face

Le meilleur résumé est certainement celui sur bergsteigen.com: "Nie leicht aber auch nie richtig schwer" ("jamais facile mais jamais vraiment difficile non plus"). En effet, il n'y a jamais un pas / une longueur vraiment dure mais c'est constamment technique et a part deux pentes de neiges, on ne peut jamais se relacher

Le timing d'Alpineis sur camptocamp - parti de nuit et rentré de nuit - est assez évocateur, sachant que le gars envoie des trucs comme Crack Baby a Kandersteg...